Classiques!

Etudes obligent... Je me suis (re)plongée (mais non sans délice!) dans la lecture d'auteurs que l'on qualifie de classiques.

La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette (ainsi que La Princesse de Montpensier et La Comtesse de Tende): Ce petit livre du XVIIème siècle raconte l'histoire d'un amour impossible, marqué par la fatalité... Son point fort réside dans l'analyse psychologique fine des sentiments des personnages. Le conflit entre raison et passion est poussé à son paroxysme, à la fin de la nouvelle-roman. Le style y est assez alerte et on plonge avec plaisir dans les intrigues (amoureuses mais pas seulement) de la France d'Henri II... Je garderai le souvenir d'une lecture agréable, charmante. C'est, je pense, une nouvelle-roman incontournable du fait de la conception et de la description particulières de l'amour-passion par l'auteur... Quant aux deux autres petites histoires, elles préfigurent celle-ci, car les héroïnes, loin d'être aussi vertueuses que la princesse de Clèves, cèdent aux avances des hommes qu'elles aiment et s'en trouvent profondément malheureuses et affectées.

Manon Lescaut de l'abbé Prévost: Ecrit au XVIIIème siècle, ce roman est lui aussi récit de la passion du chevalier DesGrieux pour la ravissante Manon Lescaut... Un amour qui le perdra... La fatalité est aussi largement présente et l'histoire peut se comprendre comme didactique, moralisante (ce qui est toutefois discutable, car on ressent tout de même beaucoup de sympathique pour ce "fripon" et cette "catin", comme les surnomme Diderot). Ce roman est aussi bien roman d'amour que roman picaresque. Les rebondissements successifs en font une histoire à suspens. Cependant, la société y est dépeinte comme pervertie par l'argent et le jeu... Difficile donc de condamner les héros (en vertu de quoi?), malgré leurs comportements plus que mauvais... Manon Lescaut est donc un livre fascinant, à connaître.